skoeldpadda a écrit :Today's riff is spanish. And bluesy as fuck.
Yeah!
Ca c'est bon en effet :p
Faudrait que je revienne squatter par ici moi aussi, mon spider-sense me dis que tu te sens un peu seul...
skoeldpadda a écrit :Today's riff is spanish. And bluesy as fuck.
J'avoue, classy comme classic.skoeldpadda a écrit :On va sagement rester seventies, alors, c'est la vibe de la soirée.
(...)
Une de mes chansons favorites de l'histoire de la chanson favorite.
Flatté. Mais par contre c'est quand même un lien vers une video avec 2M de vue que j'ai posté, alors "obscure" est un peu fort quand même.skoeldpadda a écrit :Okay, tu m'obliges à fouiller mes vieilles références, là, mais je peux sur-obscuriser tes obscures seventies.
Non!skoeldpadda a écrit : Tu connais Krokodil ?
Bah c'est assez simple, en vérité : on a tout les deux une approche très "voyage", limite "trance", de la musique. Mais ton voyage est hyper-intellectualisé, teinté d'histoire du rock, de trouvailles sonores et de contre-pieds stylistiques. Mon voyage est purement sensoriel, physique, au premier degré. C'est pas une question de goût, ça vient simplement du fait que je sens la musique plus que je ne l'écoute, je l'ai déjà abondamment expliqué, et que j'ai besoin pour ça d'une rondeur et d'une rythmique particulière. Ajoutes-y une vive tendance à être vite gêné par certains types de sons et fréquences (pas au point de misophonie, mais j'ai déjà expliqué, par exemple, à quel point les délires ASMR déclenchaient chez moi des réactions totalement opposées à celles qu'elles sont sensées avoir - notamment le chuchotement, qui me terrifie purement et simplement), et tu comprends vite que les trucs noisy abstraits en ruptures et changements constants sont juste hyper agressifs à mes sens.uberwenig a écrit :c'est marrant de voir à quel point nos univers sonores peuvent parfois se frôler, en restant malgré tout quasi imperméables .
D'habitude j'arrive à peu près à identifier les noeuds, les points de rupture entre les territoires musico-sonores, les raisons qui font que quelqu'un n'aime pas les trucs que je lui propose, mais là, ça reste un mystère .
uberwenig a écrit : @TOMaplan : petit PS par rapport au noise au sens large, et aux musiques "drone".
C'est Tony Conrad dans les années 60, avec LaMonte Young (du mouvement Fluxus, plutôt ancré dans la performance et le cinéma, dans lequel on retrouve pas mal d'artistes contemporains, et une certaine Yoko Ono) qui pose les jalons d'une approche musicale organique qui, en s'inspirant des Ragga indiens, embrasse le son dans son épaisseur, dans sa complexité en terme de texture, en faisant le choix de casser la relation "narrative" de notre approche occidentale, toujours dans l'attente d'une suite à venir, dans la suspension du geste, dans l'incapacité à jouir au présent, pour basculer dans un présent continu, en faisant le choix simple de jouer un seul accord, complexe ou non, pendant "un certain temps".
Si pour LaMonte Young, c'était une sorte de performance fluxus qu'il pratiquait en tant qu'artiste proutproutmoncullustrésurlacommode, pour Tony Conrad, ça avait une double implication.
D'une part, c'était une réponse aux musiques répétitives que l'on peut trouver chez Steve Reich ou chez l'excellent mais inégal Terry Riley, qui tentaient elles aussi d'opérer un "paradigm shift" comme on dit^^. Mais au lieu d'atteindre l'organique, le Présent par la répétition façon Gertrude Stein (A rose is a rose is a rose), il posait ses couilles en titane sur la table et hop, tout est là tout de suite, à l'auditeur de faire sa soupe, sa narration si besoin, ou de vivre le son au présent, donc.
Mais c'était aussi un geste artistique autrement plus radical que la version egotrip de LaMonte Young : jouer un accord parfait, c'était renoncer au statut de compositeur, accepter de travailler le son de l'intérieur, d'articuler un accord qui prééxiste, et existera encore une fois que Conrad aura fini de le jouer.
Bref, y a du propos, du concept, et moins proutasse qu'on pourrait le croire.
Et je voulais en causer vite fait, parce que c'est aussi un des axiome du plaisir "noiseux", l'immersion dans le tout tout de suite, le plaisir du présent organique, par opposition à la narration musicale traditionnelle.
C'est l'électricité qui hante le rock depuis ses origines, qui titille les gonades au delà du conscient, dans les tréfonds des viscères.
Bref, je me répète, je voulais juste préciser, copain