Purée, je tourne le dos et on cause d'un de mes groupes fétiche ?!! Vilain Chepaki, pas bien!!
La confusion entre Pils, Pill et P.I.L. est classique, cela dit, mon bon Colonel!
Suite à la Great Rock & Roll Swindle qu'étaient les Sex Pistols, Johnny Lydon décide de prendre la grosse tête, de s'entourer de musiciens de génie, parmi lesquels Jah Wobble, quand même, et l'excellentissime Keith Levine, et de faire de l'ââârt.
Après un premier album éponyme assez uniforme qui pose le propos et un son incisif et minimal, et coupe le cordon ombilical à la scie rouillé avec le punk anglais en pleine dérive, tout en en portant encore l'ADN :
après ça, donc, ils sortent leur chef d'oeuvre absolu, l'enorme
Metal Box, sur EPs réunis dans une boite en métal (d'où le titre), une vraie révolution sonore qui ne dépareille pas aux cotés des excentriques The Fall ou du Krautrock allemand des belles années, avec une pointe de Magazine en arrière fond, par moment.
Un travail de studio influencé par le Dub et par Motown (que l'on trouvait déjà à l'état de trace dans dans le premier album), des kilomètres de bandes enregistrées, avec utilisation des rush en mode "collage/cut-up" sauce Jean Jacques Perrey/William S Burroughs, l'album est une claque sombre et chaleureuse à la fois, puant le génie à des kilomètres, l'audace et l'arrogance des frères ennemis Lydon/Levine étant un moteur créatif tournant à plein régime sur lequel Wobble impose sa basse ronde et chaude.
En ouvrant sur l'hypnotique et lancinant Albatros, la rupture avec le punk est consommée avec élégance :
parfois carrément flirtant avec le dance floor avec
l'incomparable et tragique Memories (un morceau avec les plus beaux breaks du monde!) :
ou la ballade touchante et visqueuse à la ligne de basse implacable PopTones :
Pas grand chose à jeter dans cet album magnifique.
Après un
Flowers of Romance sans pitié, difficile, tout en tension, le groupe vire Levine, trop camé pour jouer (à peine capable de plier les doigts à cause des injections), et le fragile équilibre qui faisait le génie du groupe s'effondre.
Aujourd'hui, les deux égotistes s'affrontent dans une joute révisionniste sur le mode "cété moa le génie qu'a tou fé", mais la baisse de qualité après le départ de Levine ne laisse que peu de place à l'imagination.
Reste que trois excellents albums, dont un légendaire, c'est déjà pas mal, non ?