à paraître dans Revival n°45.
Depuis Last Hope, le plaisir d'insérer une bonne grosse cartouche Neo-Geo dans sa console n'était plus arrivé. Alors si Fast Striker n'est malheureusement destiné qu'au seul support MVS, il procure le même plaisir ! Cependant, le fait qu'il ne puisse être joué sur console de salon via un adaptateur (genre Phantom) tempère notre enthousiasme puisque cela oblige à posséder une borne MVS.
Passé ce premier écueil, le second concerne le prix. A plus de 350 euros (voire 450 pour le pack complet), c'est très cher. Et l'on a perdu l'habitude de mettre une telle somme dans un seul jeu, d'arcade qui plus est. Car oui, ne vous attendez pas à des dizaines d'heures de jeu continues, FS est un shoot'em up pur et dur avec six niveaux, pas un de plus ! Autant dire que ce n'est pas sur l'autel de la seule rentabilité qu'il faut considérer FS mais plutôt sur le plaisir procuré et l'envie de récompenser le travail fourni par la petite structure NGDevTeam qui n'a pas l'air de vouloir s'arrêter en si bon chemin. Le jeu est bon, très bon même. A condition de prendre le temps de l'apprécier et de "gratter" pour découvrir tous les bienfaits qu'il contient. C'est un shoot'em up vertical, défini par les développeurs de "vertizontal" pour qualifier les shoot'em up verticaux qui utilisent toute la largeur de l'écran (au contraire des purs jeux d'arcade qui utilisent un moniteur vertical sur borne). Cela évite bien de devoir tourner sa télé pour jouer, surtout si elle est cathodique !
Après une introduction sympathique et quelques belles animations arrivent le choix entre les trois modes novice, original et manic. De façon naturelle, le joueur sélectionnera original avec en mémoire la difficulté éhontée de Last Hope. Pourtant les développeurs ont parfaitement intégré les griefs formulés à l'encontre de ce dernier et ont concocté une difficulté nettement mieux dosée et un système de scoring adapté à chacun.
Déjà, le mode novice propose 5 niveaux là où original intègre le sixième, manic se contentant d'ajouter une dernière phase au boss. De plus ce qui fait la richesse et l'intérêt des shoot'em up d'aujourd'hui a été pris en compte et la présence d'un mode maniac annonce à lui seul la couleur : ça pétarade sec !
Transition toute trouvée pour évoquer les graphismes. On trouve une grande cohérence entre les décors et les ennemis dans un style peu vu par ailleurs. Les fonds d'écran apparaissent bizarrement très peu colorés mais sont vraiment très fins et très travaillés. Ce choix peut surprendre mais permet à l'inverse une bonne lisibilité tandis que des multitudes de balles (jusqu'à plus de 180 sprites à l'écran !) s'affichent en surimpression. Celles-ci sont très colorées et tranchent singulièrement avec les arrière-plans. Le bilan est donc satisfaisant (et compte pour beaucoup dans la capacité colossale - 1560 Megas ! - de cette cartouche) même si l'ensemble ne sera pas du goût de tout le monde.
La jouabilité quasi parfaite rend Fast Striker très prenant et, dans le feu de l'action, l'attention portée aux graphismes se fait plus discrète. Le masque de collision du vaisseau principal est plus restreint que la taille du sprite ce qui permet de frôler les balles voire de les toucher sans exploser. Cependant cette prise de risque n'octroie aucun bonus supplémentaire : on n'est pas dans Psyvariar 2 ! La fluidité n'est jamais prise en défaut, tout demeure constamment à 60 fps. Un grand bravo aux développeurs pour leur évidente maîtrise de la bécane.
Le mode maniac est très proche de celui de DoDonPachi (qui a posé les bases du genre) : détruire des ennemis dans un certain laps de temps matérialisé par une barre dans le coin gauche de l'écran. Celle-ci décroît et si rien n'est détruit avant qu'elle n'atteigne zéro, l'enchaînement (chain) est rompu. Ce qui ne permet pas de gonfler son score. Mais FS va un peu plus loin avec le principe de grinding qui s'applique à de gros ennemis lorqu'on les canarde depuis un certain temps, ce qui est révélé avec le laser vert et large que tire alors le vaisseau. Pendant ce temps, l'ennemi est sonné comme un boxeur et le score est doublé ainsi que la valeur de la chain. Autant dire que se priver de cette possibilité revient à tirer un trait à atteindre le meilleur score possible. Mine de rien cela permet à la Neo-Geo de rejoindre le wagon des shoot'em up Cave : pas mal pour une machine de vingt ans !
Voici la notice des différents modes, avec dans l'ordre le mode maniac, le mode original et le mode novice :
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Au niveau des petits plus, sachez que la cartouche inclut un système de mise à jour par USB ainsi qu'une protection évoluée. Enfin, les scores obtenus peuvent être placés sur Internet grâce à un code. A noter que les continues sont illimités contrairement à la version pour borne d'arcade sortie préalablement et qui ne permet pas cela bien sûr (sinon comment les exploitants pourraient-ils faire "raquer" leurs clients ?)
Au final, même si le prix n'en vaut pas la chandelle, ce Fast Striker après un contact un peu âpre et décevant, révèle un intérêt réel. Son mode vertizontal et sa grande fluidité montrent que la NGDevTeam maîtrise vraiment le hardware de SNK et cela devrait augurer du meilleur pour leur prochaine création. Espérons qu'elle n'arrive pas trop vite car peu de monde peuvent se permettre de débourser 350 euros fréquemment ! Et oui car, contrairement à Last Hope, il ne faut pas compter sur une édition Neo-Geo CD puisque celle-ci n'a pas suffisamment de mémoire graphique pour le faire tourner. Mais la Dreamcast, oui !
RayXambeR, fast shooter!
Le jeu est annoncé sur Dreamcast pour l'hiver 2010.
Développeur : NGDevTeam
support : MVS
Année : 2010
Joueurs : 1
Sauvegarde : non
8/10