Intitulé Rei Cho Aniki , sorti au Japon le 19 mars 2009 (en UMD, et aussi en limited edition avec CD de la BO) et annoncé pour le territoire US par Aksys vers mars 2010 sous le nom Cho Aniki Zero (uniquement en téléchargement, PSP GO oblige…), ce jeu a été développé par Gungho Works, éditeur assez peu connu en Occident mais en fait assez prolifique, surtout si vous aimez les adolescentes aux grands yeux... Ce jeu se veut un hommage/remake/portage de l’ensemble de la série, et notamment du premier volet (même intro,beaucoup d’ennemis communs), sur la portable de Sony. Intention louable puisqu’il s’agit donc d’un jeu original, bien qu’avec beaucoup d’emprunts, et que la PSP manque singulièrement de shmups ! Pour autant le tableau n’est pas idyllique, explications !
Le style graphique d’abord est plutôt décevant, certes toute la série affiche un mauvais goût très prononcé, mais ici l’ensemble se fait moins accrocheur : si les fonds sont en 2D, les sprites sont en polygones et manquent franchement de détails, exemple :
Résultat vous évoluerez tout au long des cinq niveaux (la ville, l’océan, le jardin, la grotte, le Paradis - ??-, chacun étant partagé en trois sections) dans au pire de la pauvreté graphique façon PS1, et au mieux dans du tout juste passable (qui a dit façon Wii ???).
Pour continuer dans les soucis graphiques, le jeu a un très gros manque de lisibilité, la faute à une palette de couleur très mal choisie : au niveau deux par exemple les boulettes sont jaunes, comme les options, sacrilège ! Au niveau trois, outre des pétales de rose qui volent partout, il y a de minuscules abeilles noires qui disparaissent dans les détails du fond, SACRILEGE !!! Au niveau quatre aussi, le fond est rouge, comme les boulettes, SACRILEGE !!!! Ce ne sont là que quelques exemples, il y en a d’autres hélas, surtout Elvis tiens qui à un moment lance des missiles gris foncé, or vous voyez ci-dessus la photo de son antre : impossible de les repérer !!!
Bref : les premières parties vous feront criser sévère d’autant que le jeu n’est pas avare en coups de Jarnac : les ennemis arrivent de tous les côtés, et ce sans prévenir et souvent très vite, du coup il est très fréquent de se faire toucher sans avoir même pu voir ce qui arrivait… LA CRISE j’vous dis !
Et pourtant… Et pourtant il est plutôt sympathique ce petit jeu ! Déjà l’univers décalé et gay-friendly qu’il affiche est assez rigolo et nous change de la production habituelle : ici, pas de fillettes ! Et même si certains ennemis sont carrément hors contexte (la fleur du niveau 3, qui vient directement d’un Mario par exemple), cela contribue à une atmosphère de joyeux bordel finalement assez plaisant. Alors on s’y accroche un peu, on apprend par cœur les coups dans le dos –pas de jeu de mots !-, histoire de les anticiper. On s’intéresse au gameplay, qui d’ailleurs est assez riche avec deux persos au départ :
- Benten (à ne pas confondre avec Ben Ten !), la bimbo de service, aux tirs larges mais TRES en dessous des capacités de destruction d’Idaten et qui sera elle accompagnée de deux angelots affreux qui eux-aussi absorberont les boulettes.
Outre le tir de base de chacun (sur le bouton carré) que vous pourrez upgrader en amassant beaucoup d’icônes jaunes, vous disposerez d’un stock de bombes (sur croix) et surtout du « Man Beam » qui est un laser ultra puissant que vous déclencherez avec triangle et dont vous pourrez choisir la puissance. Ce rayon est hélas très long à recharger (avec des icônes bleues) et donc à utiliser avec parcimonie… Nouveauté : il est ici possible de se retourner, avec les boutons L et R, histoire de mieux faire face.
Le jeu a un véritable système de score avec des petits bonhommes à ramasser et avec un multiplicateur en fin de niveau qui, à mon avis, dépend du niveau de destruction et de boulettes absorbées mais je n’ai rien trouvé de précis sur le net là-dessus…
Avec tout ça on avance, d’autant que les musiques signée Koji Hamaya sont bonnes et que les trois premiers niveaux sont assez simples (je veux dire une fois digérées les mauvaises surprises…), et puis certains boss vous donneront envie d’en voir plus :
Et puis même si vous perdez l’écran de continue vous fera marrer : (pour continuer il faut bourriner le bouton rond, ce qui provoquera des râles de plaisir de la part des deux protagonistes…)
D’ailleurs le quatrième niveau est très bon malgré une lisibilité moyenne : les patterns et les vagues ennemies se font beaucoup plus construits et on se retrouve là dans un véritable manic, rendant vos compagnons indispensables car ils feront bouclier, ce qui est assez grisant et laisse augurer d’un niveau cinq pas dégueulasse !
Mais là, c’est le drame : le niveau cinq est juste mauvais, ne proposant aucune idée mais juste l’obligation de se retaper les douze boss du jeu qui seront ensuite suivis par le last boss… Déception… Déception d’autant plus grande que le last boss est véritablement infect et fait apparaître un autre défaut du jeu : la gestion de l’armement. Il est en effet assez simple d’arriver devant ce boss avec plein de vies, mais hélas pas avec plein de bombes ou même votre Man Beam à 100%, or en perdant une vie vos bombes et votre laser ne repartent pas à plein comme c’est pourtant le cas dans la majorité des jeux, résultat ce dernier boss est une véritable gageure à passer au point qu’après une semaine d’essais intensifs, je ne l’ai toujours pas achevé ! (commence à m’énerver d’ailleurs !) Ne comptez même pas ici sur l’option continue qui vous fera repartir au début du stage, avec moins de vie et de bombes qu’en partant du début…
La seule solution alors est de réussir à passer les douze boss (surtout le dernier en fait) sans utiliser votre laser, histoire d’en avoir assez pour le last boss, mais ça, c’est duuuuur et ça transforme le jeu plus en un jeu d’esquive que de destruction, ce qui casse le fun à mes yeux…
Et c’est bien dommage, d’autant que j’ai lu (sur Hardcore Gaming 101) qu’un perso était déblocable, Shouten, un autre body builder façon Elephant Man. Cela dit je n’ai rien vu sur le Net là-dessus… A confirmer donc !
Ce serait lui...
Alors au final le jeu en vaut-il la peine ? Je dirais plutôt non, je lui préfère la version PS2 par exemple, moins énervante. Toutefois si vous aimez la série, ce qui est très compréhensible si vous aimez l’humour décalé ou si vous vous huilez le corps avant d’aller finir votre soirée « Georges Michael » au Dirty Blue Boy (je suis moi-même en string et en bigoudis à l’heure où j’écris ces lignes), alors cet opus vous plaira sans doute !Espérons que la localisation US en corrigera certains défauts (couleurs des boulettes, quelques explications sur le système de score par exemple), mais bon : faut pas trop rêver non plus !
Signalons au passage que j’ai rencontré un bug sur la pause du jeu : il est parfois impossible de revenir au jeu.