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Xiao Monv : Magic Girl
Ce jeu coréen, sorti officieusement à l’époque de la Mega Drive, a ressurgi ces dernières années. Tout d’abord, une édition a vu le jour grâce à 1985 Alternativo (connu pour Oh Mummy! et le futur shoot’em up Antarex), en bonne et due forme : cartouche, notice et jaquette au prix de leurs précédentes productions, à moins de 30 euros.
Mais il semble qu’il y ait eu un quiproquo entre ces développeurs et la société Super Fighter Team de Brandon Cobb. Cette dernière possède, a priori, les droits du jeu. Sauf qu’il semble que les deux sociétés aient en réalité juste obtenu le consentement des développeurs d’origine, toutes les deux ! Bref, on ne saura jamais mais le fin mot de l’histoire, c’est que l’édition de 1985 Alternativo n’est plus disponible. Elle bénéficiait pourtant d’un superbe artwork. À l’opposé, la version du même jeu de la Super Fighter Team a tardé et n’est disponible que depuis début 2016, pour un prix plus élevé : 50 dollars.
Désormais, c’est la seule solution pour se le procurer, en dehors bien sûr du marché de l’occasion.
Quoi qu’il en soit, Magic Girl ne restera pas dans les mémoires, c’est le moins que l’on puisse dire. Non pas qu’il soit mauvais, mais on peut le qualifier de « n’importe quoi », c’est une évidence. Sorti en 1992 chez Gamtec (encadré). Magic Girl démarre par une petite séquence d’introduction très niaise. Passons, c’est loin d’être important, surtout dans un shoot’em up !
Se déroulant avec un scrolling vertical, amputé de la partie droite de l’écran afin d’afficher des informations comme la barre de vie et le score, les graphismes très mignons (mais moyens pour de la Mega Drive) et l’animation plutôt vivace plaisent d’emblée. Mais le tableau se ternit relativement vite par la suite dans la mesure où le bestiaire des ennemis est un melting pot de tout ce qui a dû passer par la tête des développeurs ! Jugez plutôt : des oiseaux avec un seul oeil, des crayons avec des yeux, des citrouilles, des Martiens, un oeil enflammé, des serpents, des cônes bleus, des poulpes volants, etc. On écarquille les yeux pour y croire !
La petite fée que l’on pilote s’est mis en tête d’aller faire la peau à tous les méchants qui veulent attaquer son village. On ne sait pas si c’est parce qu’elle est en colère mais l’action est bordélique à souhait. La lisibilité est insuffisante et engendre une confusion de tous les instants. Du coup, difficile de maîtriser les commandes et de se faire plaisir comme on le prendrait dans tout shoot’em up qui se respecte.
Le level design n’est pas fondamentalement mauvais mais devant ce tableau peu ragoûtant, les niveaux paraissent presque longuets. Toute aussi longuette, la remontée de la cascade du premier niveau qui paraît interminable avant d’atteindre le premier boss et c’est le cas avant chaque boss : on a droit à une séquence longue pendant laquelle le scrolling défile rapidement et où il ne se passe (presque) rien. Presque car il y a parfois des ennemis résiduels à détruire.
Une fois le premier boss franchi, un cruel constat s’impose : déjà, la lassitude et l’envie de lâcher la manette se fait ressentir. Diantre, c’est l’une des premières fois de ma « carrière » que je ressens ça avec un jeu de tir vertical ! Surtout que ce premier boss peut être long à éradiquer si l’on a seulement un petit tir.
Ceci fait, le niveau 2 arrive et c’est reparti dans le même foutoir généralisé que précédemment, avec un boss d’une taille similaire mais dont les attaques changent (encore heureux !).
Allez, ne nous laissons pas envahir par les premières impressions. Notre devoir de testeur doit nous obliger à aller plus loin et terminer ce jeu. Dussé-je sombrer dans la folie à la sortie ! Détaillons alors les possibilités d’armement et les items à récupérer (donnés par le nuage de couleur jaune/orangé). Rien que du très classique avec plusieurs sortes de tir mais pas de progression dans la puissance malheureusement. L’armement annexe se limite à des appareils de protection comme des boules bleues tournoyantes qui protègent la sorcière ou bien carrément un bouclier l’enveloppant. Une bombe est disponible et fige l’écran un court instant pour détruire ce qui était présent à cet instant. Elle a finalement peu d’impact et est disponible en quantité très insuffisante à notre goût.
Un coeur traverse parfois, mais rarement, l’écran. Il fait du bien car Magic Girl n’est pas un jeu facile. Il sera même difficile de le mener à son terme. Les schémas d’attaque sont à la fois toujours les mêmes mais les vagues ennemies se superposent et empêchent de vraiment établir une stratégie de combat. On est dans la seule réaction et dans la survie. Le nombre de frames par seconde n’est pas très élevée, notamment pour les déplacements des ennemis et des balles. Dans ce contexte, il est délicat de savoir clairement où se positionner.
Qui plus est, il y a seulement trois maigres continues qui forcent à reprendre au début du niveau, quand bien même on était en face du boss. Un peu vache et cela ne fait que rajouter encore à la frustration générale.
Pour finir de ternir le tableau - désolé, on se lâche ! - la musique, bien qu' honorable, est gâchée par la présence de bruitages forts dont certains stridents et peu agréables. Rapidement, le joueur prendra l’initiative de mettre sur off la sortie son de son téléviseur. Et ses oreilles lui diront merci.
Magic Girl a l’apparence des cute games que l’on appréciait sur consoles japonaises comme Star Parodia sur NEC PC-Engine. Mais là, c’est un ratage, non sur toute la ligne mais sur une bonne partie ! Dommage. Avec ces mêmes graphismes mais accompagnés d’une meilleure jouabilité et d’une animation fluide, Magic Girl aurait pu constituer un shoot’em up intéressant sur Mega Drive, en dépit de son aspect brouillon.
Si vous êtes en manque quasi total de shoot old school et mignon, vous pouvez, malgré tout, vous laisser tenter et y prendre un peu de plaisir, qui sait ?
RayXambeR
Fiche technique
Éditeur : Gamtec
Développeur : Gamtec
Année : 1992 / 93 ?
Genre : shoot’em up
Joueurs : 1
Support : cartouche
Sauvegarde : non
Langue : chinois
Note : 4/10
INFO en +
- La version de la Super Fighter Team a fait l’objet de quelques améliorations comme la correction de plusieurs bugs, la traduction des textes (plutôt rares, il faut bien l’avouer).
- Il semble qu’il existe aussi un reprint de la version originale de Magic Girl. Impossible de savoir quelle est sa provenance.
- Une vie supplémentaire est donnée à 50.000 puis 100.000 points. Et tous les 100.000 points ensuite.