Mais revenons à SSS ! Outre cet hommage, il renvoie aussi à une époque particulière : la fin des années 80, et les concours de scores organisés par Hudson. Rappels historiques : en 1985, fort de ses succès populaires, Hudson démarre au Japon les « Caravan Taikai ». Il s’agit de concours nationaux de scores en temps limités (2 et 5 minutes) sur des softs à eux, surtout des shoots mais aussi des jeux de sport, sur Famicom d’abord, puis sur PC-Engine. Le succès est énorme : pas loin de 700 000 participants sur les 13 ans que ça a duré, d’autres éditeurs se sont joint à la fête (NaxatSoft !!! J’adoooore !!!) et quelques légendes sont restées dans l’histoire des jeux vidéo, notamment les exploits de Toshiyuki Takahashi sur le jeu de 86, le (pas si) fameux Star Soldier. Celui qui sera à l’époque sacré « Meijin » a en effet établi un record de 16 tirs/seconde (!!!) ainsi que des records de score à n’en plus finir…
Et bien tout est là : dans SSS, vous choisissez entre 2 et 5 minutes de jeu, et le but est de tout détruire histoire de claquer un max de points !
Bon, je vous vois venir d’ici : « T’as pas plutôt un vrai jeu alors ? », mais je me dois de ne pas vous laisser dans l’ignorance ! Ce type de jeu, c’est une drogue dure, une vraie addiction dont on peine à sortir car on se retrouve hypnotisé par l’enchaînement des parties, surtout quand le soft est aussi bien équilibré que ce SSS !
Car tout est là : dans l’équilibrage des vagues ennemies, la variété de leurs attaques et la disposition des bonus ! Et sur ces points là, SSS est excellent ! Et pour cause : il est directement pompé sur les modes 2 et 5 minutes de Super Star Soldier ! Heureusement, il offre quelques « nuances » dans cette version Wii, qui en font un jeu –un peu- différent.
Niveau gameplay et scoring, point de fioriture : on tire et on détruit le plus vite possible tout ce qu’il y a à l’écran en ramassant tous les bonus et c’est marre ! Le côté bourrin disparaît pourtant très vite, laissant la place à une véritable chorégraphie « au micro-poil de cul ». Les techniques de base sont : la mémorisation des vagues entre elles et pas par rapport au décor comme dans un shmup « classique » car une vague détruit appelle la suivante, et l’utilisation sur les mid-boss du « back fire attack », c'est-à-dire bourriner le bouton de changement de vitesse pour utiliser votre réacteur comme arme.
Il y a tout de même quelques « secrets », mais que tous les joueurs connaissent aujourd’hui car ils sont devenus légendaires : détruire le vaisseau circulaire de l’intérieur, détruire les « yeux » en même temps, etc…
Une image de Super Star Soldier,
le jeu d'origine.
D’un point de vue plus artistique, c’est aussi très réussi : plein de musiques différentes, des graphismes clairs et surtout, surtout, la possibilité de changer l’apparence du jeu ! Je l’ai dit, tout ici est repris de Super Star Soldier, mais histoire de changer un peu la soupe, les développeurs ont ici offert un second habillage, appelé Type X, x comme… Devinez !
Si cela n’est certes qu’un gadget, car seul l’habillage change, tout le reste est identique au point que les scores sont communs au deux modes graphiques, il s’agit en fait d’un vrai bol d’air frais, qui d’ailleurs donne une meilleure lisibilité à l’ensemble.
Bon, soyons clair : le soft n’est certes pas une révolution, il n’est que le portage d’un homebrew de 91, lui-même repris d’un jeu existant ! Si vous avez déjà donné, vous n’aurez pas vraiment d’intérêt pour cette version… Et pourtant je lui trouve beaucoup de charme, notamment grâce à ce second mode graphique. Et puis comment ne pas se faire prendre au piège : des parties très courtes, mais furibardes et très défoulantes, le tout servi par une réalisation excellente (sauf cette histoire de pad classique, espérons que cela sera corrigé !), et en plus : c’est gratuit ! alors que Phalanx sur la même machine…
Alors X comme ?