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Ibara est un jeux assez controversé, car n’étant pas dans l’exacte veine de ce que les fans de Cave peuvent attendre et est souvent cité bien après les ESP, Mushi, Ketsui, et autres consorts comme shoots favoris de la marque.Le jeu est sorti dans les salles d’arcade nippones en 2005 soit après Mushihime Sama et avant ESPGaluda II. Quelques mois plus tard sort une adaptation sur PS2 (uniquement au Japon) intégrant un nouveau mode de jeu « arranged ». Fin 2006 la version « Kuro » (noir) est lancée dans les salles, il s’agit donc bien du black-label, à ne pas confondre avec le mode de jeu supplémentaire proposé sur PS2.
Il est intéressant de noter que si, à l’heure actuelle, la PCB est plus facile à trouver que certains classiques Cave appréciés du plus grand nombre, la version PS2 est sans doute l’un des shoots les plus chers sur la console, alors que son adaptation est bien en deça de ce que l’on pourrait attendre en matière de conversion « arcade perfect » !
Nous nous concentrerons ici sur la version Arcade du jeu, les modes arranged et black-label ayant des gameplay bien différents.
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L’environnement du jeu est froid et métallique, proche du steampunk, avec des engins laitonnés de toute beauté. La page d’intro du jeu nous présente un univers en guerre, écrasé sous la domination de machines omniprésentes (robots marchant en cadence et engins aériens en colonnes incessantes).Ce qui tranche radicalement avec cette froideur (et qui fait la personnalité « Cave » du jeu) est la présence de séquences visuelles de demoiselles assez déshabillées, incarnant les pilotes des monstrueux engins que vous rencontrerez en fin de niveau. Leur exclamation d’introduction est également assez particulière : « Nous vous rendrons beaux (et belles) » !
Les niveaux 1 et 2 - une ambiance industrielle
L’équation est donc simple : Cave + Raizing = Ibara !
Il est donc normal d’y retrouver un shoot très nerveux et surtout impitoyable : le gameplay est basé sur le rank et les stratégies à adopter pour parvenir à progresser et à scorer reposent sur l’ajustement régulier de la difficulté par l’emploi de bombes, voire par le « suicide »…
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Ibara est d’abord un shoot où la survie est la principale occupation du joueur, car il n’est pas aisé de passer le 1er boss aux premières parties si l’on si prend mal.L’équation est simple : plus vous cumulez d’items, moins vous bombez, plus vous survivez, plus le jeu devient difficile. Il est fort probable que cette notion de rank soit le facteur qui ne plaise pas à certains.
La couleur des balles est assez peu commune (surtout pour du Cave), violettes et bleus, mais certaines ont surtout une forme de lance et une taille assez déroutante à prime-abord.
Deux personnages sont disponibles, Bond et Dyne (respectivement et uniquement disponibles via le pannel du 1er joueur et du 2ème joueur). Voici les spécificités (simplifiées de chacun)
- Bond : tir droit, options fixables (en maintenant A), bombe plus rapide mais moins durable, déplacement rapide
Dyne : tir évasé, options non fixables, bombe plus lente mais plus durable, déplacement un peu plus lent
Contrairement à la maniabilité « Cave » classique (tir en rafale = vaisseau rapide ; tir concentré = vaisseau lent), le vaisseau est muni d’un autofire. Il n’est donc pas possible de modifier la vitesse du vaisseau pendant le jeu. La puissance de tir serait néanmoins sensible à la cadence à laquelle le joueur martèle le bouton de tir. Cela reste à confirmer.
Des explosions particulièrement dynamiques et impressionnantes
Les options disponibles sont les suivantes (dans l’ordre de puissance):
- machine-gun
homing
5-way
rocket
gatling
burner
napalm
Mini (plusieurs pour un power-up) et Maxi (un seul pour un power-up)
C’est dans le maniement des bombes que le jeu offre une originalité : les ennemis lâchent presque tous des mini items bombes. Ceux-ci sont cumulés sur deux rangées en bas de l’écran. Une fois 2 rangées accumulées (soit 40 mini items bombes), vous obtenez une bombe classique. Par pression simple du bouton « B », une bombe classique sera lancée si vous en avez en stock. Si vous n’avez qu’une rangée ou deux non complètes, vous déclenchez tout de même une attaque spéciale, à la durée plus courte et à l’impact moins important (à 2 niveaux : plus d'une rangée de 20 complète / ou moins d'une rangée).
Enfin, en maintenant le bouton B enfoncé quelques instants et en le relâchant, vous déclencherez le « Hadou cannon », tir dévastateur, localisé et durable sur une zone, bien plus puissant qu’une bombe classique.
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Le principe de scoring : Il faut d’une part récupérer les médailles lâchées par les ennemis, sans en laisser passer une seule. A chaque médaille nouvelle prise, les suivantes lâchées par les ennemis augmentent de valeur (toutes les médailles apparaissant à l’écran à un instant « t » ont donc la même valeur): 100 – 200 – 300 – 400 – 500 – 600 – 700 – 800 – 900 – 1000 – 2000 – 3000 – 4000 – 5000 – 6000 - 7000 – 8000 – 9000 - 10 000 .
Certaines médailles sont cachées dans le décors et n’apparaissent que lorsque celui-ci est bombé.
D’autre part, les bombes transforment les ballers en roses (bara) de tailles différentes. Les plus grosses ayant bien entendu le plus de valeur : 100 - 200 - 400 et 800 .
Des roses apparaissent également au moment de la prise d'une option ou de l'obtention d'une bombe classique : un flash lumineux apparait autour du vaisseau une fraction de seconde, celui-ci cancelle les balles qu'il touche.
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Review (PCB)
* Interface : Les « menus » de jeu se résument à leur plus simple appareil : insert coin et player select (un peu normal pour un jeu d’arcade…). Les deux types de vaisseaux ne se choisissent que par le choix du joueur 1 ou 2. Si vous souhaitez jouer avec Dyne, il vous faudra jouer forcément avec le panel droit de la borne. Les différents types de vaisseaux disponibles ne sont pas visibles à l’écran, mais déclenchés par une combinaison de touche obligatoirement méconnue du néophyte… Il est à se demander si ce choix a été délibérément caché afin de donner de la plus value au hard-core gamers souhaitant relever le challenge d’un jeu déjà extrêmement difficile après un 1cc haut la main grâce a vaisseau de base… Il faut tout de même avouer que cette découverte de vaisseaux alternatifs a dû être jubilatoire pour certains 3/5Review (PCB)
* Réglages : Les réglages classiques présents sur toutes les PCB sont bien évidemment là (crédits, free play, son de la démo, grille de calibrage de la géométrie et colorimétrie...). Dans la section test il est par contre agréable de pouvoir tester les sprites et leur animation, un par un. Le Spécial Mode disponible par manipulation secrète, permet également de nouvelles fonctionnalités très rares pour un jeu en PCB : pause, slow motion, visualisation du rank (certes en hexadécimal…) et un Stage Select ! Ces bonus agrémentant agréablement un jeu pourtant calibré pour un usage en salle d’arcade et sont une excellente surprise et plus qu’anecdotiques 5/5
* Graphiques / Design : Une apothéose de pixels. Après s’être accoutumé à la forme et couleur des projectiles, Ibara est un exemple de lisibilité à l’écran (il ne faudra pas hésiter à pousser un peu le contraste). Les sprites ennemis, les options, les tirs se détachent bien les uns et des autres et ne posent aucune difficulté de repérage du joueur. Seules quelques options de tirs semblent à prime abord assez similaires et peuvent être difficile à reconnaître dans un premier temps. Les décors et paysages sont également extrêmement soignés (ambiance Steampunk) et des détails comme l’horloge du niveau 3 qui donne l’heure exacte si la PCB a été correctement réglée est un exemple de la minutie du design. Le visuel des explosions est d'une intensité assez rare. Enfin le character design est à la fois sérieux (la page de présentation, les deux héros à la musculature développée et les accessoires de guerre) et sexy (pour les nymphettes et leurs voix) 5/5
* Musique / Bruitages : les musiques de Shinji Hosoe (DoDonpachi DaiÔJô, ESP Galuda, Ketsui) sont excellentes, bien évidemment dans une lignée rock très rythmé et entraînent l’action avec ferveur. Les tirs et explosions sont bien présents et suffisamment puissants pour ajouter à la profondeur de l’action sans être assourdissant. Les interjections et phrases prononcées par les nymphettes pilotant les boss sont également très bien intégrés et ponctuent les événements avec justesse. 5/5
* Jouabilité : Ibara possède deux caractéristiques qui ne sont pas antinomiques : le jeu est très maniable et surtout … réputé pour sa difficulté. Il est presque certain que les premières parties risquent d’en décourager quelques-uns (il est tout de même frustrant de ne pas passer le 1er boss !). La notion de « Rank » est également un facteur que l’on apprend à maîtriser tout au long du jeu, qui plaira aux amateurs de Psikyo ! Pour les commandes, le mouvement « special Cave » du vaisseau, à savoir rapide pour le tir en saccade et ralenti en tir concentré, n’est pas présent et déroutera le joueur habitué à cet éditeur (les modes cachés des vaisseaux permettent en revanche d’obtenir des embarcations plus ou moins rapides en fonction des préférences du joueur). La forme et couleurs des sprites (lances très allongées violettes) pourra de son côté rebuter les aficionados des classiques projectiles circulaires roses et bleus. Le système d’option est lui très développé (pods gauche et droite pouvant être armés différemment) et l’usage des bombes très subtils et une des clés de survie dans le jeu. Enfin, le système de scoring est exigeant comme tout Cave qui se respecte. 4/5
* Note Globale : 18/20
(nouveau système de note globale : les points de chaque catégorie sont pondérés du plus important au moins important : jouabilité, réglages, graphismes, musique, interface)
Ibara est un jeu très original de part son appartenance à deux mondes très réputés du shoot’em ups : Cave et Raizing. Il faut savoir faire abstraction de l’identité de ces deux éditeurs pour apprecier Ibara à sa juste valeur. Mais il faut également aimer jouer avec acharnement car le jeu est assez (très ?) difficile d’accès.
(à suivre...)