Arcade, Saturn et Ps1 par Raizing 1996
Un à deux joueurs en scrolling vertical
Une ambiance du feu de Dieu
Avant de devenir la machine à scoring que l'on sait, le shmup d' antant savait surtout dans l'osmose de ses graphismes et de ses musiques marquer le joueur par son ambiance. Nous penserons tous au cultissime R-Type et son atmosphère anxiogène "Gigerienne" qui conférait à ce jeu un côté sérieux et sulfureux.
Dans les années 80, le studio TOAPLAN gagnait ses lettres de noblesse en offrant à ses produits des graphismes aux pixels toujours plus détaillés, se créant ainsi une identité forte: aux yeux des amateurs de beaux pixels, certains de ses shoots sont dorénavant de véritables oeuvres de contemplation.
A la fermeture de la firme en 1994, certains de ses membres vont rejoindre le jeune studio RAIZING, qui sera tout particulièrement chéri des joueurs hardcore pour son étincelant rubis de 1996: Battle Garegga.
Cette même année, Raizing propose pour Sega un vertical en Yoko, une sorte de remake de Layer Section, mais à leur sauce. L' idée est de tirer de ce format une dimension résolument grand spectacle, tel un manga futuriste soutenu tambour battant par les musiques épiques fort originales de Hitoshi Sakimoto (Radiant Silvergun, Gradius V, Final Fantasy XII...rien que ça!!!).
Cette intensité dramatique instillé dès le début de la partie fonctionne à merveille et motive le joueur à découvrir les différentes zones du jeu.
"Dans leur espace, la guerre est sublime..."
Esquissons maintenant ce monde graphique: somptueux et fourni, avec un rendu intéressant qui évoque les dessins animés, le design général est particulièrement inspiré et pourrait être comparé à l'univers de Dai Ou Jou, au passage je voudrait particulièrement mentionner le gros mécha-alien vert du niveau spacial qui est pour ma part le boss plus classe de la galaxie Shmup.
Quelques effets à la mode de l' époque sont utilisés (rendu 3d de certains décors, zoom), et même si c'est pas forcément ça qui vieillit le mieux, on sent l'intention louable d'impressionner le joueur. On pourra aussi découvrir ça et là des clins d' oeil à Garegga qui raviront les fans...
Le Web détruit des vies
En bon succédané de Layer Section, les trois vaisseaux proposés déploient leur toile (web) pour locker un nombre prédéfini d' ennemis, en appuyant sur un bouton on peut changer la forme de la superficie couverte par ce scan. Apprenons donc que le coeur du gameplay repose sur l'utilisation de ce Web qui rend même caduc le tir principal (plus puissant et plus rentable pour le score).
Une fois qu'on a capté comment bien s'en servir on pulvérise avec lui sans vergogne autant les ennemis "du fond" que ceux qui volent. Et si ça vous suffit pas vous pourrez aussi avoir recours à une méchante smart bomb.
A ce stade, il convient de préciser qu'on a affaire à un ranking à la Garegga, le genre de concept japonétrange qui m'échappe un peu (en gros: plus on prend de power up= plus c'est difficile=parfois nécessité de se suicider pour faire redescendre le ranking).
Les détracteurs de Raizing se plaindront une nouvelle fois d'un manque de lisibilité (c'est ça la guerre intergalactique), mais tout de même les patterns sont beaucoup plus faciles à cerner que dans Garegga.
Le jeu des versions
La version arcade et Saturn sont du même tonneau et jouissent d'une difficulté progressive bien étudiée. Il sortira même une version améliorée pour la Saturn s'intitulant Sôkyûgurentai Otokuyo dans laquelle ils auraient corrigés quelques bugs mineurs, et avec en bonus la démo du premier niveau de Garegga.
Enfin en 1997 une version Playstation voit le jour, celle ci est agrémentée de petites cinématiques très dispensable, d'un nouveau vaisseau, d'un semi niveau supplémentaire et la difficulté générale est revue à la baisse (moins de tirs!).
Je vous conseille franchement de boycotter cette dernière, elle est vraiment trop facile et (avis plus subjectif) moins belle dans ses couleurs.
En 1996 Raizing se pose en maître du genre, offrant dans la foulée deux shoots d' exception qu'on retiendra autant pour leur charisme crépusculaire que pour le plaisir qu'ils procurent.
Moins exigeant et donc plus accessible que son confrère, Sôkyûgurentai est un shoot nerveux bourré d' action avec un effort notoire de mise en scène comme on verra plus tard chez les Radiant Silvergun, Gradius V ou autres Border Down.