Allez hop, un petit extra pour fêter le joli slider et, accessoirement pour certains, les vacances.
Cas no.3 : Sky Jaguar, de Konami (MSX, 1984)
Ca commence plutôt mal : un avion à l'animation minimaliste survole une ville symbolisée de façon minimaliste tandis que des escadrilles d'ennemis au design minimaliste fondent sur le joueur, en proie au doute : "Je suis pourtant sûr d'avoir vu le logo
Konami sur la jaquette du jeu," se dit-il alors qu'il vient de débourser toutes ses économies dans cette cartouche ; "me serais-je fait entuber avec un grand A ?" (les jeunes de 1984 avaient alors une notion toute relative de l'orthographe (remarquez que de nos jours, c'est bien pire (fin de la parenthèse))).
La suite de l'aventure montrera au jeune effronté que, malgré des défauts inhérents à une époque (nous sommes dans la première moitié des années 80) et à une société alors toute nouvelle sur le MSX (Konami),
Sky Jaguar dispose de quelques atouts non négligables. Certes, le graphisme, d'une grande pauvreté, est animé avec simplisme. De temps à autres, le décor change, mais n'influe absolument pas sur le gameplay, aucune cible terrestre n'étant à signaler. Le scrolling, limité par les possibilités techniques du MSX, se déplace comme trop souvent par à-coups. La musique, qui brille par son absence, est remplacée par une série de bruitages rappelant étrangement les premiers shmups d'arcade tels que
Galaxian. Le jeu, quant à lui, se limite à faire apparaître des sprites ennemis par vagues successives, de sorte qu'on a l'impression de jouer davantage à un shoot découpé en tableaux indépendants plutôt qu'à un shoot à scrolling où tous les éléments de gameplay s'imbriquent sans heurts.
Mais réduire
Sky Jaguar à cette série de défauts (qui sautent effectivement à la figure lors de la première partie) serait une erreur. Tout d'abord, si le côté extrêmement schématique de son déroulement pourra effectivement agacer (tout le jeu se résume à contrecarrer les attaques d'environ cinq ennemis qui, inlasssablement, ressurgissent à l'écran une fois la précédente vague terminée), ces ennemis s'avèrent plutôt variés, aussi bien dans leur design que dans leur taille ou dans leur façon d'attaquer. La maniabilité du vaisseau est, en outre, sans reproche : lente mais en parfaite adéquation avec le rythme du jeu, sa vitesse de déplacement permet de naviguer avec aisance entre les boulettes, de plus en plus nombreuses au fil des niveaux. La difficulté, très progressive, montre déjà chez Konami un grand savoir-faire, clairement hérité de son expérience dans le monde de l'arcade.
En résulte de fait un produit fini, cohérent, qui ne souffre que d'une chose : être sorti à une époque où la technologie ne permettait pas beaucoup de miracles.
Verdict : Sky Jaguar, une daube ?
Non.
Sky Jaguar en a l'apparence, mais il n'en a pas la saveur. Construit avec de petits moyens, il se montre très rigoureux pour un jeu micro sorti en 1984. Reste à savoir si la simplicité dont il fait preuve vous est rédhibitoire.
Niveau de daubitude : F