
Bienvenue dans cet hommage à la Super Nintendo !
Pourquoi ai-je résolu enfin de coucher ce texte sur cette véritable merveille de l'histoire du jeu vidéo ? Tout simplement car avec le temps (va, tout s'en va), et cette introspective que d'aucuns appellent crise de la trentaine, j'ai fini par comprendre que toute passion a un point de départ, mais également au delà, un point d'exergue, c'est à dire cette étape qui change un plaisir occasionnel en une passion assidue. Et en ce qui me concerne, ce plaisir occasionnel qu'était le jeu vidéo avant 1992 (à une seule exception près, Super Mario Bros 3 sur NES) n'est réellement passé au rang de marotte incontournable qu'à l'arrivée de la 16 bits de big N. Donc, tout est désormais lié à cette machine pour votre humble serviteur, et ce jusqu'aux lobotomie présentes qui sont encore les miennes comme Radio Zonde et Dragon Blaze. Et oui, à chaque fois que je lance une partie sur quelque jeu que ce soit, quelque support que ce soit, j'ai une pensée reconnaissante pour cette console blanche et grise...Plus qu'une console, un monolithe jupitérien de connaissance et de plaisir ludique auquel aucun mot ne serait à même de décrire mon sentiment...c'est pourtant ce à quoi je vais m'aventurer, même si je sais pertinemment qu'à la lecture du résultat (tout ceci est écrit au feeling avec une selection des meilleures BGM de la console dans les écouteurs) je trouverai encore que l'effet ne sera pas suffisant...Mais bon...
FIN 1992 : l'heure a sonné
En cette rentrée scolaire 1992, votre serviteur, pré-ado mal fini, acnéique et montré du doigt pour son look "grunge avant l'heure" et sa dépendance naissante au tabac avait pour meilleures amies sa Game Boy et sa NES qui meublaient mes moments perdus, l'essentiel de mon activité étant alors composé de lectures et de films, même quelque peu déconseillés pour mon âge (c'est à ce moment que j'ai commencé à considérer le porno danois des années 70 comme mes premières expériences avec le cinéma d'auteur, un gout qui ne m'a jamais lâché depuis). C'est alors que paf, un titre de jeu commença à squatter toutes les conversations entre deux heures de cours, un certain Street Fighter II, dont l'arrivée dans les salons se produisait par l'intermédiaire d'une nouvelle bécane, la SUPER NINTENDO.
Encore aujourd'hui, quand on me parle d'engouement, la première pensée qui me flashe le Golliwok (les amateurs d' Orange Mécanique me comprendront), c'est une image du pack Super NIntendo-SFII, vendu au prix de 1590 F chez tous les bons revendeurs. Dès lors, par un curieux effet de mode grégaire que pourtant je rejette , j'ai commencé à ressentir un désir d'adolescent pour cette chose...Là où certains pensaient à la meilleure façon de parvenir à carrer leur langue dans la bouche d'une fille afin d'inaugurer leur arrivée dans l'âge ingrat, votre dévoué rédacteur lui pensait à la meilleure façon de carrer une cartouche dans la fente prévue à cet effet. Pour ça, pas cinquante-six solutions : devoir harceler les géniteurs afin d'obtenir le précieux sésame pour Noel suivant....
Bon ! En attendant et pour ronger mon frein, je m'étais remis à Super Mario Bros 3 que j'avais réellement retourné dans toutes les positions car finalement, ce Street Fighter 2 avait perdu de sa superbe, pour la seule et unique raison que tous me spotes de bahut fantasmaient déjà sur les cuisses de Chun-Li et les beaux bras musculeux de Guile (en ce sens ils arrêtaient de penser à me chouraver mes clopes !). Et un autre jeu m'avait accroché, la suite de Super Mario Bros 3 avec un design tout nouveau, et qui comble de chance était également fourni avec la console : Super Mario World. Et comme le pack Mario World redescendait à 1290 F, l'argument pour continuer de harceler mes vieux était "300F d'économisés avec Mario".
Et ça a du finir par payer.
NOEL 1992 : Yace chiale comme un jouvenceau boutonneux après son dépucelage !
Personnellement, je n'ai jamais aimé Noel ni la période de l'Avent. Pourquoi ? Festival au commerce et aux bonnes paroles lénifiantes le tout sur fond d'une nativité dont déjà en ces temps-là je contestais la véracité historique et philosophique...Crises contestataires d'ado mal torché pour les uns, anarchisme naissant pour moi, mais peu importe, cette année-là Noel allait avoir un cachet très particulier, ce qui me fait dire aujourd'hui que ce fut le seul de ma vie : un gros paquet en forme de parallelépipède accompagné de deux paquets attenants et plus réduits.
Attention, séquence émotion...En cet instant précis, la grâce ludique s'était abattue sur moi, porteuse de toute une Germination qui allait bientôt faire éclater la Terre (référence littéraire à Emile Zola que vous avez bien évidemment tous saisie) : déchirant frénétiquement le papier cadeau orné de houx, je fis appraitre un gros paquet portant 2 termes devenus emblématique de ce Yace qui vous pollue depuis plus de 7 ans sur la toile : SUPER NINTENDO / contient le jeu SUPER MARIO WORLD. Comme chantait Jacques Dutronc (sur des paroles de Jacques Lanzmann) : "De battre mon coeur s'est arrêté". Enfin, j'avais mon exemplaire de SNES. Et quant aux deux autres paquets que j'ai ouverts un peu après (le temps d'ouvrir la console, polistyrène, sachet transparents, petits tortillons autour des fils péritel et d'alimentation, premier contact avec le meilleur joypad de l'histoire), ils sont devenus tout aussi mythiques, l'un portait le doux titre de Super Aleste et l'autre le non moins glorieux nom d'Axelay.
Ainsi commença ma carrière de gamer, soit 25% de mon existence.
UN JOUJOU FEDERATEUR
Début 1993. Une année qui commence bien (Canal + diffusa l'excellent film danois Les Leçons de Carolla comme premier film X du samedi soir, et mes parents s'étaient couchés avant, laissant cet ado pervers regarder cette sympathique comédie de gaudriole en costumes), on se retrouve tous à la rentrée ou plus pécisément ce lundi 11 janvier car auparavant c'était le fameux stage de 3ème qui m'a d'ailleurs enchanté. Et comme par hasard, le cadeau reçu était toujours le même : Super NIntendo/Street Fighter II...Et plein d'autres cartouches.
N'attendez pas ici que je vous dresse un panégyrique des capacités de la bécane, de son processeur 16 bits, de ses 32768 nuances et de ses aptitudes au zoom et à la rotation, ce ne serait que redondance. Disons juste que dès ce mois de janvier 1993, a démarré un âge d'or vidéo ludique qui se poursuivit jusqu'en 1995 et même au delà dans ma mémoire qui finalement n'a jamais réellement décroché de cette époque de joie et d'insouciance.
Pourquoi ? Car aussitot après, chaque membre de ce cercle privé de possesseurs de Super Nintendo avait en sa possession une liste de s jeux que possédaient les autres, dès lors plus besoin de forcément harceler Mother et Father pour découvrir des jeux (et plus personne ne pensait à me piquer des clopes !). Et c'est là que je me suis senti différent devant la bonne trentaine de Strret Fighter II dispo sur le "marché", alors que seuls trois d'entre nous avaient opté pour Super Mario World ! Déjà, nous fonctionnions comme une petite communauté auto-suffisante en jeu et marchant à la confiance, prémices de mon gout pour l'autogestion...
PLEIN LA GUEULE !
Le premier jeu que je pus tester en échange d' Axelay pour une semaine précisement (que j'avais fini en normal en une quinzaine de jours, pas trop mal pour un puceau) fut un jeu de course futuriste dont le nom est aujourd'hui connu de tous, et à l'origine d'une vaste descendance : F-ZERO. C'est toujours émouvant de s'apercevoir qu'on a assisté à la naissance d'un mythe, non ?
Et dès mon premier démarrage sur Mute City...J'ai cru que j'aller avoir une syncope. Bordel, jamais impression de vitesse ne m'en avait tant mis plein les dents. Démonstration technique magistrale dès les premières secondes en pilotant des bagnoles au design que n'aurait pas renié Homer Simpson (épisode Homerat nec Mergitur pour les fans) fonçant à plus de 460 à l'heure...Et dans des circuits tortueux, sinueux, coupés et baignés de thèmes qu'il m'arrive encore de siffler car l'envie m'en prend (Mute City et Big Blue !)...Dès lors, j'ai compris que c'était plus qu'une console que j'avais là. C'était le pinacle de la technologie ludique, qui me fit un jour déclarer qu'il fallait être bien nase pour raquer 1700F pour frimer sur Neo Geo alors que c'était sur Super Nintendo que tournait F-Zero...
NUITS BLANCHES mais néanmoins inoubliables
A chaque envie correspondait un jeu sur Super Nintendo.Le système de prêt/échange ne dispensait quand même pas papa maman de devoir de temps à autre delester leur larfeuille de 400 voire 500 balles, d'ailleurs tout était prétexte à réclamer une cartouche (bonne note à l'école, brevet des collèges...) c'est durant cette période qu'ont émergé le plus de ces titres qui aujourd'hui sont passé à la postérité de nombreux trentenaires, et dont certains j'en suis sur versent encore une petite larme en y pensant (moi c'est plus qu'une petite larme). Les titres se suivent en cascade :
Super Castlevania IV pour les amateurs de fouet et les gothiques naissants, premières ébauches de Hardocre Gaming avec U.N.Squadron et Super Probotector Alien Rebels, fin de cette scission entre le monde des micros et celui des consoles avec l'arrivée de classiques micro sur console comme Lemmings ou encore Another World...Et naissance du vice en réunion avec Street Fighter II et surtout le délirant Super Mario Kart qui arrivait à faire oublier le seul défaut de F-Zero qui était celui de ne pas être jouable à deux. Des moments comme ça, ça égayait une vie ! La pizza/bière entre deux battle game à Mario Kart et avant d'aller casser du Bison avec Blanka le perso le plus sexy de SF2...L'adaptation de hits d'arcade aboliussait même le clivage console/arcade, avec les SF2, Mortal Kombat, Killer Instinct...
INEVITABLE PASSAGE SHOOT THEM UP !
Le plus amusant, c'est que ce n'est que pure coincidence si mon jeu préféré est un jeu SNES, et qu'en plus il s'avère faire partie de mon genre de prédilection, le shmup. Super ALESTE puisque c'est de lui dont il s'agit et dont j'ai fait la connaissance grâce à un certain Crevette dans le numéro 26 de Player One de décembre 1992 (un grand mois de ma vie décidément) a réellement eu sur moi un impact incommensurable et qui explique en partie pourquoi je squatte désormais shmup.com (alors, chance ou malchance ? [note de Hydeux : en tous les cas, chance de squatter Shmup'em All !]). D'ailleurs ce fameux Crevette, j'ai pu enfin voir sa bobine sur la téloche avec Televisator 2, une émission qui aujourd'hui encore fait mes délices...A chaque émission, je voyais ce mec à casquette et à cheveux longs qui tenait son volant sur Virtua Racing comme moi je tenais mon pad sur ce Super Aleste ! Merci à lui, s'il n'avait pas livré cette critique élogieuse du jeu de Compile, où serai-je aujourd'hui...
Super Aleste et Axelay donc ont sonné le début d'une passion qui dure depuis et qui force est de le reconnaitre m'aura occasionné bien des frustrations, mais que sont ces déboires une fois la victoire remportée de haute lutte ! Se sont suivis UNSquadron et le poilifiant Super Parodius par lequel j'ai découvert la série Gradius (et oui ! j'ai fait la parodie avant de connaitre l'oeuvre de base !).
FIN DU COLLEGE, PASSAGE LYCEE
Rentrée scolaire 1993, finie la classe de 3ème , je me retrouve seul dans un lycée vétuste avec une classe dont je ne connaissais pas la moindre personne. Ce qui signifiait la fin de ce si beau système d'échange qui faisiat les beaux jours de ces derniers mois...Et ce qui me força donc à écumer les boutiques de vente d'occasion, comme les regrettés Dock Games, Ultima et quelques boutiques non franchisées mais qui vendaient des jeux à 250 F là où ils passaient allègrement la barre des 450 en neuf...Seule condition : attendre un peu...
Mais encore, ma Super Nintendo me suffisait, et d'ailleurs ma première histoire sentimentale qui remonte à cette époque s'acheva à cause d'elle, ma "copine" de l'époque me jeta sur le mauvais prétexte que ceci n'était que "l'expression de mon immaturité puérile", une expression qu'elle avait vraisemblablement du emprunter à sa môman...
A cette époque se sont succédé des jeux qui avaient tous pour mérite soit d'être des réalisations sublimes, soit des grandes oeuvres de licences connues. Ainsi, j'ai enfin découvert Zelda A Link to the Past, puis arrivèrent Super Metroid, nouveau jeu à nuits blanches depuis Super Castlevania IV, la merveilleuse compilation Super Mario All Stars et son "Lost Levels" qui m'a aguerri aux jeux de plates formes corsés, et bien d'autres avant la révolution de Noel 1994, le mythique Donkey Kong Country et ses graphismes formidables, à tel point que la pub de l'époque précisait bien : "PAS SUR CD-ROM...SUR 16 BITS !". Accessoirement, ces jeux où le challenge était double (finir certes, mais TOUT TROUVER aussi") ont modifié ma conception de la maitrise même d'un jeu, désormais il y avait finir le jeu et achever le jeu.

La version US de la console avait une carrosserie plus anguleuse,
mais là... c'est moins évident...
Mais hélas, le temps est assassin et emporte avec lui le rire des enfants...1995 vit un notable ralentissement de l'activité de la Super Nintendo, au moment où émergeaitune nouvelle génration de supports comme la naissante Playstation et la 32 bits de Sega, la Saturn...Même si certains jeu continuaient d'honorer la 16 bits de Big N comme les grandioses Pocky & Rocky 2 ou encore Super Mario World 2 : Yoshi's Island, l'engouement pourtant pas très ancien (deux ans c'est que dalle au regard de l'Histoire !) n'était plus perceptible...D'où la désagréable impression du bon temps qui s'achève...
Et il a fini par s'achever en effet...1996, Nintendo faisait attendre son public sous le couvert de promesses d'une Ultra 64 (rebaptisée plus tard Nintendo 64) qui allait tout bouffer sur son passage...En ce qui me concerne la éception fut plus qu'amère, lors de la sortie de cette console...Comment BigN, leader du jeu vidéo, pouvait-il proposer une console si peu engageante ? Seuls quelques titres surent donner un semblant de noblesse à cette bécane nouvelle, comme Super Mario 64,Goldeneye ou encore le dantesque The Legend of Zelda-Ocarina of Time, ce qui était cependant bien maigre face à la pléthore de mégahits de la Super Nintendo...Et pourtant, des jeux arcade comme Killer Instinct laissaient attendre de la N64 des qualités révolutionnaires ! Qui ont brillé par leur absence...
EN CONCLUSION...
Inutile de le nier, la fin de l'époque des 16 bits et de la Suer Nintendo en particulier a marqué la fin de cette période où je vibrais au rythme de l'actualité ludique. Nintendo d'ailleurs pour moi était mort, au moment où Sega amorçait également un déclin avec le flop de ces deux pourtant extraordinaires bécanes qu'étaient la Saturn et la Dreamcast, et Sony déboula en ogre pour tout rafler...La survie de Nintendo fut plus qu'hasardeuse ( et merci les Pokémon !), mais heureusement, ils ont su refaire surface depuis...
Aujourd'hui cette glorieuse page de l'histoire des jeux vidéo est bien sur accessible par l'émulation, les rééditions et les sorties sur VC...Car un présnet sans passé est un présent sans avenir ! (dixit Spartakus dans Les Mondes Engloutis).
Un grand merci à ce qui a été, est et restera à mes yeux myopes la plus grande et la plus fabuleuse console de l'histoire, et dont je n'aurai pas l'outrecuidance ou l'optimisme insensé de penser qu'un jour,n un nouveau support arrivera à l'égaler...
APPENDICE petite selection by Yace
Allez pour finir, les incontournables de la bécane, bien sur je ne prétends nullement à l'exhaustivité :
Plate-forme
Super Mario World
Yoshi's Island
Super Mario All Stars
The Addams Family
Mr Nutz
Super Castlevania IV
Donkey Kong Country
Skyblazer
Combat
Street Fighter II
Mortal Kombat II
Killer Instinct
Final Fight 2
Turtles in Time
Rushing Beat Shura
SHMUP
-Super Aleste
-Axelay
-Parodius
-UN Squadron
-BioMetal
-R-Type III
Je vous renvoie à notre dossier Noob in shmup pour plus d'infos sur certains de jeux cités ici.
Course
-F-Zero
-Super Mario Kart
-Street Racer
-Rock'n'roll racing
-Stunt Race FX
Aventure / RPG
-The legend of Zelda A Link to the past
-Drakkhen
-Final Fantasy Mystic Quest
-Final Fantasy VI
-Illusion of Time
-Secret of Mana
-Illusion of Gaia
Reflexion
-Lemmings
-Tetris & Dr Mario
-Tetris Attack
-Bust a Move
-Kirby's Avalanche
Adaptation micro
-Another World
-Flasback
-Prince of Persia
-Cannon Fodder
-Syndicate
Sport
-Super Soccer
-Super Tennis
-Jimmy Connor's Pro Tennis Tour
-International Superstar Soccer
-Super Punch Out
Voilà, et comme prévu, je trouve ma rédaction insuffisante d'effet...A vous de juger !
